KUBOTAN

Les Racines du Kubotan

 

Le Kubotan semble trouver ses racines en Indes, vers l’an 1000. Les moines bouddhistes itinérants avaient l’un objet de culte qui s’appelait Vajra (« Diamant » ou « Eclair d’Indra » -déesse), symbolisant la Connaissance. Cet objet pouvait à l’occasion devenir une terrible arme de poing ; la pièce métallique ornementale, de forme cylindrique et aux extrémités en boules ouvertes en formes de pinces serrées dans le creux de la main, donnait à celle-ci une terrible force de frappe entre les mains d’un serviteur du culte. Par la suite, lorsque les moines arrivèrent au Japon, ils prirent un bâton court d’environ 20 cm et l’objet prit le nom de Kongo.

 

Kubota Takayuki, l’inventeur du Kubotan, né en 1934 et expert en karaté, créa son style Gosoku-ryu en 1965. Il est célèbre pour avoir enseigné son système de self-défense dans les bases américaines au Japon et après la guerre, aux USA auprès du FBI et de la Police de Californie. En 1980, il créa le porte-clé « Kubotan » : un cylindre en plastique surmonté d’un anneau à l’un des bouts pour y mettre les clés. Il est aussi à l’origine du Tonfa.

 

Quelques conseils d’utilisation

 

La facilité d’utilisation fait du Kubotan l’une des plus populaires des armes de défense personnelle. 

Son bout peut servir pour des assauts blessant ou pour bloquer les attaques de son attaquant en utilisant des coups aux points vitaux. Fauchages, immobilisations, prises de clés, tout peut être possible avec un Kubotan. Même un novice en self-défense peut facilement l’utiliser pour se défendre. Il suffit juste de frapper dans les régions osseuses, les centres nerveux et les points de pression. 

Voici quelques conseils pour tenir un Kubotan dans ses mains, en retenant cependant qu’il n’y a aucun mauvais mouvement avec un Kubotan :

- Tenir le Kubotan de manière à ce que quand vous frappez en rond, vers le centre (comme un crochet en boxe), le bout pointu ou courbé soit le premier à frapper.

- Tenir le Kubotan comme si vous vouiez poignarder quelqu’un. Le bras qui passe d’en arrière de la tête en arc jusqu’à l’adversaire.

- Tenir le Kubotan avec le pouce, le bout vers l’adversaire comme si vous vouliez percer, en partant du côté de votre corps en lançant votre coup en ligne droite (comme un coup de poing)

- Avec les clés au bout du Kubotan, vous pouvez frapper l’attaquant avec vos clés (au visage par exemple).

 

Question de style…

 

Différents types de Kubotan se sont développés au fil des années, certains n’ayant plus que le nom de Kubotan en commun avec le simple cylindre en plastique des débuts.

 

Voici quelques exemples

 

1-Kubotan de bois : Fragile, peu efficace comparé à celui d’inoxydable ou aluminium. Cependant léger, facile à cacher.

 

2-Kubotan spiral : En aluminium, très dangereux et efficace, le Kubotan Spiral munit de creux pour mieux l’empoigner.

 

3-Kubotan traditionnel : En fer, plat.

 

4-Kubotan pointé : ressemblant au spiral, avec une pointe moins longue et un poigné peu creusé.

 

5-Kubotan courbe pointé : Moins dangereux que le spiral, le Kubotan Courbe Pointé est comme le traditionnel mais légèrement pointé. Avec cette petite pointe, les coups sont fatals.

 

 

Variante ninja, le Suntetsu

 

Le Kubotan n’est pas s’en rappeler une arme de poing ninja, le Suntetsu, aussi nommée le Shinbo. C’est une courte barre de métal pourvue d’une bague en son milieu. Ainsi enfilée sur un doigt, elle pouvait rester maintenue cachée dans le creux de la main pour ne se découvrir qu’au moment d’une attaque de main sur un point vital, ou pour parer un coup de lame. Ce type d’arme cachée (Kakushi-buki) se portait souvent en duo, une dans chaque paume.

 

 


Il était également possible d’enfiler une corde dans la bague afin d’utiliser l’objet comme un lest (utilisation de type Kusari Fundo) ou même de type Hojo-jutsu (techniques de combat avec corde de 5m ou plus).

 

Et que dit la loi ?

 

Si de nos jours, la législation française en vigueur autorise l’acquisition d’arme de défense, le port en est cependant absolument interdit.

 

Cette interdiction s’étend bien évidemment aux armes de 6ème catégorie (armes contondantes ou dites « blanches » : Kubotan, tonfa, nunchaku, bâton télescopique, matraques, poing américain, poignard et couteaux poignards…). Alors laissez votre Kubotan à la maison si vous voulez être en règle avec la justice.

 

 

 

Mais rien ne vous empêche de vous promenez avec un simple stylo ou petit morceau de bambou en toute légalité. Cependant, là encore, prudence ! N’oubliez pas que même l’utilisation d’objets non considérés par nature comme armes pour commettre un délit peut se transformer en « violence avec arme par destination ». Pour le coup, la condamnation peut-être aggravée considérablement surtout si la réplique défensive n’est pas proportionnelle à l’agression (loi sur la légitime défense).

Par Lidwine BASTIEN

 

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