KOGAI KANZASHI

Le terme Kogai désigne deux objets.

 

Kogai version « bushi »

 

Il peut désigner un petit stylet se trouvant inséré à la tsuba (garde) du katana. Il se trouve maintenu grâce à une ouverture appelé Kogai-bitsu. Ce n’est pas une arme à proprement parler, mais plus un outil.

De gauche à droite: Kodzuka Bitsu, Nakago-ana, Kogai-Bitsu

 

Le Kogai, selon sa forme, servait aux bushi à de très multiples utilisations : réparer des objets en cuir ou la selle, curer les sabots des chevaux, réparer ou démonter une armure, se coiffer en les utilisant comme épingles à cheveux... Lorsqu'à partir du XVII siècle, le kogai fut séparé en 2 pièces, il pouvait également être utilisé comme couvert (baguette pour le repas).

 

Enfin, le kogai pouvait servir de lame de jet ou de pique. Dans le ninjutsu, les armes dérivent souvent d’outils.

Kogai version « kunoichi »

L’autre définition intéressera un peu plus les kunoichi passionnées de Kakushi Buki (armes cachés). En effet, le Kogai peut également être une sorte de Kanzashi.

Les « Kanzashi » désignent l’ensemble [1] des ornements utilisés pour l’agrément des coiffures traditionnelles japonaises : peigne, broches, épingles… [2]

Le Kogai est donc un bâtonnet en bois, en os ou en métal de 12 à 20 cm de long. Certains se présentent sous forme de pic qui s’insèrent dans un fourreau et dont les deux extrémités sont symétriques.


A l’époque, il retenait le chignon des femmes japonaises de la caste aristocratique ou guerrière.

 

Tout comme le Kogai version « bushi », ce Kanzashi pouvait également servir d’arme.

 

 Et de nos jours ?

De nos jours, grâce au mélange des cultures et la fascination qu’exerce le japon sur le reste du monde, le fait qu’une occidentale porte un chignon avec un pic à cheveux ne choque plus du tout. Cet objet trouve donc tout à fait sa place en application self-féminine. Lorsque nous nous mettons dans des situations «à risque», avoir un chignon orné d’un ou plusieurs Kogai permet d’avoir avec soi une arme de défense. 

Que des avantages

 

Il n’y a pas franchement d’inconvénients. Mais il nécessite cependant d’avoir les cheveux longs pour les planter. 

 

Il n’attire pas du tout l’attention.

Exemple : si vous faites du covoiturage avec des inconnus (situation «à risque ») et que vous devez passer une frontière, il sera plus judicieux d’avoir dans ses cheveux un kogai plutôt qu’un Kubotan dans la poche qui risquerait de vous attirer quelques ennuis en cas de contrôle.

  

Facilement dégainable et accessible de suite.

Exemple : si en rentrant tard le soir, seule après une dure journée de travail (situation « à risque »), un agresseur vient vous chercher querelle, votre temps de réaction sera raccourcit en prenant directement le kogai plantée dans votre chevelure plutôt que la bombe lacrymo perdue au fond de votre sac. Vous gagnerez en efficacité dans votre protection. 

 

Complètement légal

Personne n’ira vous mettre en garde à vue si vous sortez avec vos pics à cheveux, alors que si vous allez faire vos courses avec un karambit à la main, c'est moins sur...

  

Et qu’en dit la loi ?

 

Comme dit ci-dessus, se promener avec des ornements à cheveux n’a absolument rien de répréhensible par la loi.

 

Cependant, attention ! N’oubliez pas que même l’utilisation d’objets non considérés par nature comme armes pour commettre un délit peut se transformer en «violence avec arme par destination». Pour le coup, la condamnation peut-être aggravée considérablement surtout si la réplique défensive n’est pas proportionnelle à l’agression (voir la loi sur la légitime défense).

 

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[1] désigne l’ensemble mais également plus spécifiquement les épingles

[2] pour aller plus loin sur les Kanzashi : http://www.clickjapan.org/Coutumes_et_fetes_japonaises/Kanzashi.htm


 

Par Lidwine BASTIEN

 

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